Prendre soin : comment lutter contre les apports de domination dans nos collectifs ?

Les rapports de domination sont omniprésents dans nos sociétés, et nos collectifs associatifs, militants, culturels, de l’ESS, ne sont pas épargnés. Équipes réduites, souvent polyvalentes, mêlant emplois permanents et contrats courts, gouvernance collective, responsabilités bénévoles… nos structures peuvent rencontrer des difficultés à mettre collectivement en œuvre actions et outils visant à lutter contre les rapports de domination sans pour autant s’épuiser.
Espace d’échange de pratiques et d’outillage, cet atelier a été l’occasion de réfléchir collectivement à la mise en place de démarches plus égalitaires et inclusives, respectueuses de chacun·e, au sein de nos structures.
Avec

Compte-rendu de l’atelier proposé par la Férue, Fédération des arts de la rue en IDF

L’atelier a démarré par un positionnement dans l’espace permettant à chacun·e des par- ticipant·es de se positionner sur leur rapport en tant que personne individuelle et/ou mo- rale à l’égalité et à la manière dont elle est travaillée ou non au sein de leurs structures.

Trois questions ont été posées :

→ Quels termes utilisez-vous (et/ou vos structures) pour parler de l’égalité ? Égalité des genres, égalité femmes-hommes, égalité des sexes ou égalité filles-garçons ?

Majoritairement, les participant·es utilisent le terme d’égalité des genres. Les réseaux et associations travaillant autour des questions du jeune public emploient également le terme « égalité filles-garçons ». Les personnes présentent n’emploient pas le terme « égalité des sexes ».

→ Vos structures travaillent-elles sur l’égalité et considèrent-elles que c’est important ?

La majorité des personnes présentes travaillent autour de l’égalité et considèrent que c’est important au sein de leurs structures, à des degrés différents.

→ Vos structures travaillent-elles sur l’inter- sectionnalité et considèrent-elles que c’est important ?

L’intersectionnalité est moins travaillée que l’égalité des genres au sein des structures, mais les personnes présentes ont globalement la volonté que l’égalité soit travaillée dans une perspective intersectionnelle.

L’intersectionnalité est moins présente dans certaines structures pour plusieurs raisons : les personnes au sein des structures ne sont pas toutes formées et sensibilisées à la définition de l’intersectionnalité et à ce qu’elle recoupe. Parfois, les personnes présentes font face à des résistances au sein de leurs organisations pour travailler l’égalité dans une perspective intersectionnelle

L’atelier s’est poursuivi sous forme d’un world café où les participant·es, réparti·es en trois groupes, ont participé à trois temps d’échanges animés par les intervenant·es :

  1. Le CRID présentait son protocole pour l’égalité, rédigé en interne. Les discussions se sont centrées autour de la mise en place de ce protocole et des problématiques qui avaient pu être soulevées par son application.
  2. Le RIF présentait son projet de visites exploratoires en non mixité dans des salles de concerts en Île-de-France. Le RIF est parti des constats suivants : la musique est un mi- lieu très masculin, la pratique musicale et les instruments sont genrés, les représenta- tions sur scène sont majoritairement masculines, les pratiques amateures sont souvent plus féminines. Inspirées des marches exploratoires en milieu urbain, les visites explora- toires en non mixité organisées ici ont pour objectif de proposer des pistes d’amélioration aux lieux concernés pour que les femmes s’y sentent mieux et bien accueillies.
  3. HF+ Bretagne a notamment présenté son fonctionnement et son mode de gouvernance qui permettent à chacun·e des membres (bénévoles ou salarié·es) de l’association de trouver sa place, de se sentir à l’aise et de militer tout en prenant soin de soi et des autres.
► Retrouvez tous les compte-rendus POP MIND réalisés par la Férue dans ce document.

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