Le CICODES, le Centre RITIMO du Finistère et coordinateur du collectif Festisol de Quimper ont proposé 2 heures d’atelier pour s’outiller autour du focus Festisol 2024 : « Environnement et droits des peuples ».
Intervenants
Compte-rendu de l’atelier proposé par la Férue, Fédération des arts de la rue en IDF
1/ Arpentage de l’exposition
Arpentage de panneaux info (exposition FestiSol, accessible en ligne sur le site de ritimo, empruntable à partir de la ritimothèque)
Mots-clés issus de la restitution suite à arpentage des affiches de l’exposition :
- Extractivisme – colonialisme écologique
- Justice sociale : comment faire pour que les plus pauvres qui sont les plus impactés (pays pauvres, populations précaires) soient mieux en mesure de résister / être écolos ? → redistribution, taxation des riches
- Justice environnementale, qui permet de plus en plus de saisir les pollueurs (multinationales notamment) → à instrumentaliser pour progresser (ex. de la loi française sur le devoir de vigilance)
- Croissance : mythe de croissance = progrès social / mais en réalité beaucoup de coûts cachés (économiques, sociaux, environnementaux) / et c’est quoi la croissance ? croissance de quoi ?
- Limites planétaires
- Écologie décoloniale : arrêter de contrôler les populations locales, de les forcer, de les déplacer, de dévaloriser leur connaissance de leur milieu / question : c’est quoi une bonne pratique ? forcément la pratique occidentale ?
- La transition écologique occidentale est hyper consommatrice de minerais → on pollue, on détruit chez les autres pour moins polluer chez nous / pourtant d’autres com- portements sont possibles
- Écoféminisme : met en parallèle les rapports de domination de genres et domination sur l’environnement / il y a des femmes qui se trouvent particulièrement à l’intersection de ces deux discriminations et qui s’occupent plus de l’environnement que les hommes (parce qu’elles ont des tâches genrées qui les mettent aux premières loges des impacts de changement climatique) / intersectionnalité : les femmes racisées sont encore plus impactées
- Mauvaises solutions : greenwashing (beaucoup de personnes ont intérêt à ce que rien ne changent et enfument le débat public et les consommateur·ices, faux projets de compensation carbone mal calculés et avec des impacts sur les populations…) + les écogestes ne suffisent pas alors pourquoi les Etats ne font-ils rien ? + attention à l’écofascisme (écologie xénophobe)
- Manières d’agir : actions collectives complémentaires inclusives / information est importante (fiable critique diversifiée) / échelle d’action (aller du local au global, coopérer à toutes les échelles)
Imbrications repérées (transversalités) : écologie / racisme colonialisme / justice sociale.
Retours sur la méthode de l’arpentage
L’arpentage est une méthode de lecture collective issue de la tradition ouvrière et militante du XIXe siècle, notamment popularisée par les cercles d’éducation populaire en France.
Elle consiste à diviser un ouvrage en plusieurs parties distribuées entre les participant·es, qui les lisent individuellement avant de partager leur compréhension en 2 ou 3 idées fortes, leurs réactions et questionnements lors d’un échange collectif. Cette démarche vise à partager une appropriation critique des textes et à nourrir l’intelligence collective. L’arpentage favorise l’émancipation, le débat d’idées, et constitue un levier puissant pour renforcer les dynamiques d’apprentissage horizontal et de mise en action. Cet excercice permet aussi de se recentrer sur une vue subjective, de faire le bilan de l’endroit où chaque personne se situe par rapport à un thème (→ consulter la fiche méthodde d’animation d’une séance d’arpentage du Collectif des Associations Citoyennes).
2/ Exploration d’un dispositif d’action dans l’espace public
Dispositif : le·la porteur·euse de parole (→ méthodologie à retrouver sur le site du Festisol)
- Trouver un lieu public où il y a du passage
- Interpeller les personnes autour d’une phrase ou d’une idée qui fait débat, pour injecter du politique dans l’EP
- Ne pas faire une question fermée oui/non (sinon cela n’incite pas le débat)
- Éviter les questions générales auxquelles il est difficile de répondre (être concret, faire en sorte que ça “parle” aux personnes à qui on les adresse)
- → exercice sur le thème environnement et droit des peuples
Exemples de questions trouvées par le groupe :
- On dit que l’écologie est un luxe, pourquoi ?
- Quel est le rôle de la justice dans l’écologie ?
- Être écolo, c’est…?
- Peut-il y avoir une croissance verte ?
- Peut-on choisir l’air que l’on respire ? l’eau que l’on boit ?
- Qui est affecté par les changements climatiques ?
- Pour moi l’écoféminisme c’est…?
- Quelles sont les solutions pour sauver la planète ?
- Si je vous dis “le chocolat tue”, que pouvez-vous me répondre ?
Conseils
- Inscrire sa question en très gros sur un support
- Afficher plusieurs fois la question ?
- Avoir une feuille pour noter les éléments clés avec la personne → les afficher → boule de neige pour les gens qui arrivent après.
► Retrouvez tous les compte-rendus POP MIND réalisés par la Férue dans ce document.

Ressources

La prochaine révolution en Afrique du Nord : la lutte pour la justice climatique. Ouvrage Ritimo, collection Passerelle. Téléchargeable gratuitement.

L’Écologie, un problème de riches ? Guide pratique Ritimo, 2021.

Pour une ecologie pirate. Et nous serons libres. Fatima Ouassak (2023).
Sur les mêmes sujets…
-
Pour mieux faire solidarité, résister et créer avec les droits culturels !
Les droits culturels sont inscrits depuis 1948 dans les droits humains fondamentaux. Les prendre en compte dans nos pratiques permet un regard renouvelé sur les personnes, leur dignité, leurs modes de vie et sur les relations qui les lient. Ils s’imbriquent aux luttes pour la diversité culturelle, l’intersectionnalité, les mouvements sociaux, la défense du vivant. Comment définir les droits culturels, comment peuvent-ils constituer une boîte à outils de résistances et alternatives, notamment artistiques et solidaires ? → Lire la suite
-
Oralisation du langage inclusif
Conçu et réalisé par Léna Salabert-Triby et Lise Lépinay, Pays de Glossolalie* est un projet éditorial de traduction et d’oralisation de contes traditionnels en langues inclusives et post-binaires. Ce projet participe à la diffusion, la sensibilisation et l’expérimentation de ces nouveaux langages aux formes variées et diverses. → Lire la suite
-
Comment prendre soin de nos relations grâce aux droits culturels ?
Les droits culturels propose une ligne éthique pour reconsidérer nos relations entre humains et nos rapports au vivant. Cette ligne peut se lire comme une injonction à la dignité, et plus encore aux dignités réciproques. Nommée à plusieurs reprises dans la Déclaration de Fribourg, la dignité est une notion majeure qui n’est pas si simple à saisir, tout comme son corollaire : la vulnérabilité. Cet atelier avait pour objectif de « déplier ces notions » à travers l’examen concret d’expériences de vie et de situations pratiques émanant des participant·es : acteur·ices du social, de la culture, de la santé, de… → Lire la suite
-
L’art au service de la revendication politique des personnes concernées : l’exemple du parlement de rue pour d’autres politiques migratoires
A partir de l’expérience du Parlement de rue pour d’autres politiques migratoires, dynamique interassociative née fin 2022 dans le cadre de la mobilisation contre la loi Asile et Immigration, cet atelier propose de réfléchir au rôle politique de l’art dans la sensibilisation et la mobilisation pour l’accueil et les droits des personnes exilées. → Lire la suite
-
Plénière Environnement et droits des peuples – vidéo
La Rencontre Nationale du Festival des Solidarités (Festisol) est un rendez-vous clef des acteurs et actrices de l’Éducation à la Citoyenneté et à la Solidarité Internationale (ECSI). En 2024, cet événement a été mutualisé avec les rencontres POP MIND, rebaptisées à cette occasion « POP MIND x Festisol », dans le cadre d’un partenariat exceptionnel. Pourquoi et comment renforcer la justice environnementale, dans une perspective de solidarité, du local au global ? En lien avec le focus du Festival des Solidarités, nous avons proposé d’en débattre collectivement, en ayant comme point d’entrée les enjeux autour de l’eau. → Lire la suite